Généralement, lorsqu’on entend parler d’un «bon » aliment, on pense à un légume, à un fruit ou à tout autre aliment qui est faible en calories et qui regorge de vitamines. Les «mauvais » aliments, quant à eux, sont souvent associés aux aliments transformés riches en gras, en sucre et en sel. Certes, la valeur nutritive de chaque aliment varie, mais existe-t-il réellement de «bons » et de «mauvais » aliments? Choisir nos aliments en se fiant uniquement à leur valeur nutritive peut nuire à nos comportements alimentaires et à la relation que l’on entretien avec la nourriture. Voici pourquoi il serait préférable de cesser de catégoriser les aliments comme étant «bons » ou «mauvais ».
Cesser de donner du pouvoir aux «mauvais » aliments
Souvent, les personnes qui désirent maintenir une bonne santé et contrôler leur poids ont tendance à vouloir restreindre ou éviter les aliments qu’ils considèrent «mauvais ». Pourtant, agir de cette façon entraîne souvent des comportements opposés à ceux qui sont désirés. Selon le pendule restriction-compulsion ci-dessous, les actions de privation que l’on entreprend en lien avec les régimes entraînent une réaction égale et opposée du coté de la perte de contrôle.
D’abord, les «interdits » provoquent une obsession pour ce que l’on ne peut pas obtenir et un désir profond de s’en procurer. Par exemple, si je te dis, ne pense pas au chocolat, il est probable que tu y penseras jusqu’à ce que tu finisses par en manger. Ensuite, tenter de se restreindre de manger un aliment qu’on aime entraîne souvent un comportement de désinhibition. Si je reviens à l’exemple du chocolat, après une première bouchée, tu auras l’impression d’avoir transgressé une règle et tu te diras que rendue-là, aussi bien finir la tablette au complet. Cette compulsion est souvent alimentée par la croyance que c’est la dernière fois que l’on perd le contrôle et donc, que l’on mange cet aliment. On se dit, aussi bien en profiter, car on reprendra notre régime la semaine suivante. Et le pendule de la restriction-compulsion continue de se balancer d’un côté à l’autre. Afin de laisser tomber la frustration et la culpabilité, il serait préférable de traiter les aliments de façon neutre.
Se libérer de la culpabilité alimentaire
Après avoir mangé un aliment qu’elles aiment, mais qu’elles catégorisent comme «mauvais », plusieurs personnes ont des pensées négatives. Elles ont l’impression d’avoir échoué et qu’elles sont incapables de se contrôler. Puis, la culpabilité les apporte souvent à manger plus, ce qui ne fait qu’augmenter la culpabilité davantage. Ce sentiment fini par occuper tellement une grande place dans leurs pensées qu’il les empêche d’apprécier et de savourer pleinement l’aliment en question.
Prendre le temps de déguster ce que l’on mange en pleine conscience et sans jugement permet de réduire notre sentiment de culpabilité et d’augmenter notre satisfaction. C’est aussi une bonne façon d’améliorer sa relation avec la nourriture.
Chercher la perfection peut nuire à la satisfaction
À l’inverse, se forcer à manger un aliment que l’on n’aime pas uniquement parce qu’il est «bon » pour notre santé est décourageant et nuit à la relation que nous entretenons avec les aliments. Si tu n’aimes pas le brocoli, ne te forces pas à en manger! Agir ainsi ne fait qu’augmenter notre dégoût pour les aliments que l’on considère «bons » et on risque d’en manger de moins en moins.
De plus, cela ne nous permet pas de combler nos papilles gustatives et on risque de finir pas tomber dans la boîte de biscuits ou le sac de chips par la suite de toute façon. Une saine alimentation devrait plutôt regrouper une variété d’aliments qui tiennent compte de nos goûts et de nos préférences alimentaires afin que nous ayons du plaisir à manger. Inutile de catégoriser les aliments.
À chaque aliment sa propre valeur
Manger est bien plus qu’un besoin physiologique qui permet au corps d’obtenir les nutriments nécessaires pour fonctionner adéquatement. C’est aussi une source de plaisir essentiel pour ton bien-être psychologique. Pour plusieurs, manger est un acte social ou culturel qui est associé à des évènements agréables. On peut, par exemple, aimer la tarte aux pommes, car elle nous rappelle le dessert préparé par grand-maman lors des froides journées d’automne.
Certains aliments peuvent aussi offrir une source de réconfort dans des périodes difficiles et c’est correct ainsi. Qui n’a jamais mangé ses émotions? À ce moment, l’important est de faire preuve d’auto-compassion envers soi, d’observer son comportement sans jugement et de se rappeler que la nourriture ne devrait pas être le seul moyen de faire face à ses émotions.
Aucun aliment à lui seul ne fait une différence
Malgré que certains aliments soient moins nutritifs que d’autres, il est impossible de dire qu’en manger entraînera automatiquement un problème de santé ou ferait grimper notre poids. Ce n’est pas un aliment, un repas, une journée, ni même une semaine qui changera tout, mais plutôt les habitudes générales à long terme qui font une différence. De ce point de vue, il n’existe donc pas de «mauvais » aliments. Cependant, les catégoriser ainsi, peut entraîner de mauvaises habitudes et nuire à notre santé physique et mentale.
Finalement, il est préférable d’arrêter de catégoriser les aliments comme étant «bons » ou «mauvais ». La connotation associée aux aliments peut affecter négativement nos comportements alimentaires et augmenter notre sentiment de culpabilité. Avoir une alimentation variée et manger en pleine conscience sans jugement serait préférable. Dans une alimentation équilibrée, tous les aliments ont une valeur respective. Une saine alimentation inclut à la fois des aliments nutritifs et des aliments plaisirs. Les seules raisons valables pour ne pas manger un aliment sont de ne pas l’aimer, qu’il soit insalubre/périmé ou de ne pas pouvoir en consommer pour des raisons médicales comme une allergie.
Photo de couverture : Pexel / Oleksandr Pidvalnyi