Dans ton désir de manger sainement, tu souhaites réduire ta consommation d’aliments sucrés. Plus facile à dire qu’à faire. Tôt ou tard, l’envie de manger des desserts ou du chocolat te rattrape. Plus tu tentes de résister, plus l’envie s’intensifie. Il devient de plus en plus difficile de ne pas succomber à la rage de sucre qui t’envahit. Tu finis par prendre une bouchée, puis ce n’est pas assez. Tu te laisses aller et tu as l’impression de perdre le contrôle. Ensuite, tu culpabilises et te dis que tu manques de volonté. Je sais puisque c’est le cas pour plusieurs personnes. Tu n’es pas seul.e dans cette situation. Si les rages de sucre surviennent, c’est pour plusieurs raisons qui n’ont rien à voir avec un manque de volonté. Voici pourquoi il est parfois difficile de résister aux aliments sucrés.
Tu as un apport en énergie trop peu suffisant dans la journée
Le sucre est la principale source d’énergie pour le corps qui l’utilise afin d’accomplir une multitude de tâches. Si nous ne mangeons pas suffisamment de glucides, il utilisera les protéines et le gras comme carburant de substitution. Suite à un apport alimentaire insuffisant, qu’il soit relié à une restriction volontaire ou non, le corps utilisera différentes stratégies pour s’assurer de recevoir l’énergie nécessaire à sa survie. Entre autres, il enverra un message au cerveau comme quoi nous devons nous mettre à la recherche de nourriture. Ces signaux augmenteront principalement notre intérêt envers les aliments sucrés puisqu’ils sont une source d’énergie rapide à utiliser.
Parmi les facteurs qui peuvent entraîner une réduction involontaire de l’apport en énergie, nous retrouvons la non-reconnaissance des signaux de faim. Ceci peut être le résultat d’une distraction comme une tâche exigeante à accomplir au travail ou d’une habitude à ignorer ses signaux de faim.
Le contenu de ton assiette t’apporte peu de satisfaction
En coupant le sucre de ton alimentation, ton menu aura possiblement un goût plutôt fade. On s’entend, le sucre ajoute de la saveur aux aliments et contribue à la satisfaction de nos papilles gustatives. La consommation d’aliments sucrés entraîne la sécrétion de dopamine et active le système de récompense de notre cerveau. Ceci procure un plaisir, est réconfortant et contribue à notre satisfaction de manger. Bref, c’est bon pour notre bien-être mental.
Si tu as encore faim après avoir mangé une poitrine de poulet nature et de la salade, c’est probablement parce que ton repas manquait de glucides, de saveurs et qu’il n’était pas satisfaisant. Dans ce cas, c’est quasi inévitable qu’une envie d’aliments sucrés se manifestera dans les heures qui suivent.
La loi du pendule restriction-compulsion
Les aliments sucrés sont généralement catégorisés comme de « mauvais» aliments ou des aliments « interdits» par ceux qui souhaitent améliorer leurs habitudes alimentaires. Toutefois, catégoriser les aliments ainsi nuit à la relation que nous avons avec la nourriture et à nos comportements alimentaires. Effectivement, plus on tente de se restreindre de manger des aliments « interdits», plus ceux-ci deviennent attirants. Puis, quand on finit par se permettre d’en manger, c’est la perte de contrôle assurée.
Pour illustrer ceci, imagine un pendule. Plus tu le tires d’un côté, plus il rebondira du côté opposé lorsque tu le relâcheras. D’un côté, il y a la restriction. Plus tu te prives de manger des aliments que tu aimes, car tu les considères « mauvais», plus ceci provoquera de la frustration. Tu finiras par en manger une bouchée, puis une autre et voilà, le pendule rebondira du côté de la désinhibition et de la perte de contrôle. Tu mangeras sans écouter tes signaux de rassasiement ni prendre le temps de savourer les aliments, car tu te sentiras coupable. Traiter les aliments de façon neutre permet de prévenir les rages de sucres.
Le stress ouvre notre appétit envers les aliments sucrés
Sous l’effet du stress, le corps sécrète une hormone, le cortisol, qui sert à mettre un maximum d’énergie, le glucose (un sucre, tu l’auras deviner…), en circulation dans l’organisme. Ceci a pour objectif de s’assurer d’être en mesure de combattre ou de prendre la fuite devant les menaces auxquelles nous sommes confrontées.
Ainsi, le stress est une réaction physiologique qui a permis à nos ancêtres de survivre lors de périodes difficiles. Toutefois, en 2023, les sources de stress ne se résument pas à la présence inattendue d’un mammouth dans les parages. Notre routine de vie quotidienne est devenue une source de stress constante que ce soit au travail ou en raison des tâches domestiques à la maison ou de nos obligations envers nos proches. Le corps a besoin d’énergie pour faire face au stress engendré par toutes nos responsabilités. Difficile alors de se priver d’aliments sucrés.
Surmonter la fatigue
Pour pallier la fatigue, le corps se met à la recherche d’énergie, donc de nourriture. Comme mentionné plus haut, les aliments riches en sucre sont une source de carburant rapide à digérer et sont donc plus attirants lorsque nous avons besoin d’énergie.
Le manque de sommeil est aussi relié à une variation des hormones régulant la faim. Entre autres, il y a une baisse des taux de leptine et une hausse du niveau de ghréline dans le sang. Ceci contribue à augmenter notre désir de manger.
Alerte au syndrome prémenstruel (SPM)
Si tu es une femme, probablement que tu as envie d’aliments sucrés juste avant d’avoir tes règles. Ceci est tout à fait normal et est relié à une baisse de sérotonine dans l’organisme pendant les SPM. La sérotonine est un neurotransmetteur associé au bonheur. Comme les aliments sucrés favorisent la synthèse de sérotonine, notre envie d’en manger augmente au cours de cette phase de notre cycle menstruel.
Finalement, les rages de sucre sont d’origines diverses et n’ont rien à voir avec un manque de contrôle ou de volonté. Le corps a besoin de sucre pour fonctionner adéquatement. Si on le restreint, il finira par nous pousser à en manger afin d’assurer sa survie. Peu importe si le sucre que nous mangerons provient naturellement des aliments ou d’aliments transformés, le corps l’utilisera comme source d’énergie sans discrimination. Toutefois, si ta consommation de sucre te préoccupe, différentes stratégies peuvent être adoptées pour t’aider à réduire tes rages de sucre. Une des premières choses à faire est de trouver ce qui te provoque des envies irrésistibles de consommer des aliments sucrés. N’hésite pas à demander une consultation en nutrition si tu souhaites revoir tes habitudes alimentaires dans la bienveillance et le respect de tes besoins.
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Références :
Cauter E: Brief communication: Sleep curtailment in healthy young men is associated with decreased leptin levels, elevated ghrelin levels, and increased hunger and appetite. Ann Intern Med 2004
Martin-Du-Pan, R., C., Syndrome prémenstruel, envie de sucre et sérotonine, Rev Med Suisse, 2010/258 (Vol.-4), p. 1517–1517. URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-258/syndrome-premenstruel-envie-de-sucre-et-serotonine
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