Qui n’a jamais été tenté par une nouvelle diète miraculeuse ou un produit magique pour perdre du poids sans effort? Plusieurs personnes peuvent trouver ces promesses alléchantes puisque la culture des diètes nous offre plein de raisons de les essayer. Par exemple, elle nous fait croire que notre corps est inadéquat parce qu’il n’entre pas dans les standards de beauté qu’elle véhicule. Aussi, elle nous dit que pour être en santé, nous ne devrions pas peser plus de X livres et suivre certaines règles alimentaires sans dérogation. Ensuite, elle tente de nous vendre ses solutions.
Entre toi et moi, combien de temps et d’argent as-tu investi dans les régimes et autres produits amaigrissants? Combien de fois ces promesses ont-elles réellement fonctionné à long terme? Probablement que très rarement! Saches que tu n’es pas seul.e et que ce n’est pas de ta faute si ton régime a échoué. Dans plus de la majorité des cas, les personnes qui ont initié une diète reprennent le poids perdu dans les années qui suivent. Voici donc pourquoi tu ne perds pas de poids malgré ton régime.
Le poids n’est pas qu’une question d’alimentation et d’activité physique
On entend souvent dire que pour perdre nos livres en trop, on n’a qu’à manger moins et faire plus d’activité physique. Il ne suffit que d’avoir assez de volonté et de s’y mettre. En plus de laisser sous-entendre qu’il est anormal d’avoir un poids au dessus d’une valeur X, cette croyance remet à tord l’échec d’un régime sur nos épaules. Elle est injuste puisqu’elle ne tient pas compte de tous les facteurs qui ont une influence sur notre masse corporelle.
Oui, les habitudes alimentaires et la pratique d’activités physiques sont des éléments sur lesquels il est possible d’agir pour améliorer sa santé. Toutefois, changer drastiquement son alimentation en coupant des groupes d’aliments spécifiques et ajouter 3 à 5 séances d’entraînement à notre horaire du jour au lendemain est un objectif difficile à maintenir à long terme. Et si jamais on persévère et qu’on ne voit pas de changement sur la balance, on se remet en question et on se sent coupable. On oublie que plusieurs autres facteurs ont une influence sur notre poids.
C’est le cas entre autres de la génétique, l’âge, le genre, l’origine ethnique, l’état de santé, la prise de médicaments, l’arrêt tabagique, l’histoire alimentaire (régimes répétitifs par exemple), l’environnement physique et social, le stress et l’estime de soi. Il est important de souligner que plusieurs de ces facteurs sont non modifiables. Donc, perdre du poids est bien plus complexe qu’un simple équilibre entre ce que l’on mange et le nombre d’heures que l’on passe à courir. Il est faux de croire que l’on peut contrôler le chiffre qui apparaît sur notre balance en suivant un régime.
Le mode « économie d’énergie » s’active
Jadis, à une époque où on accordait moins d’importance à notre image corporelle, afin de se nourrir nos ancêtres devaient se déplacer en espérant trouver un animal à chasser ou des petits fruits à récolter. Il pouvait leur arriver de se coucher le ventre vide s’ils ne parvenaient pas à trouver quelque chose de comestible pour se remplir le ventre. Dans le but de leur permettre de survivre aux périodes où la nourriture se faisait rare, leur corps a dû s’adapter.
Aujourd’hui, ayant hérité de ce superbe mécanisme d’adaptation, lors d’un déficit énergétique, notre corps ne fait pas la distinction entre une restriction volontaire ou un réel épisode de famine. Plusieurs réactions physiologiques s’activent pour palier le manque de nourriture servant au bon fonctionnement de notre corps. Parmi ceux-ci, notons la baisse du métabolisme de base. L’organisme se met automatiquement en mode « économie d’énergie » pour survivre. L’énergie disponible servira au maintien des fonctions des organes vitaux uniquement. Après, lorsque la nourriture est à nouveau disponible, le corps est prévoyant. Il maintien son métabolisme diminué afin de faire des réserves de carburant en prévision d’une prochaine pénurie d’énergie. C’est pourquoi, après un régime, il est possible de regagner plus de poids qui en a été perdu.
Carburant de rechange et changement de composition corporelle
En réponse à un apport alimentaire insuffisant, pour combler ses besoins en énergie, le corps doit puiser dans ses réserves afin de maintenir ses fonctions vitales. À court terme, l’organisme se servira du glycogène, une grosse molécule de glucides, stocké dans notre foie et dans nos muscles comme carburant de rechange. Il est important de souligner que chaque gramme de glycogène est lié à 3 grammes d’eau. Lorsque le corps puise dans ses réserves de glycogène pour subvenir à ses besoins, il y a d’abord perte de poids rapide en raison de la perte de muscles et d’eau. Cette perte de masse musculaire est reliée à une diminution de la dépense énergétique, ce qui signifie que l’on brûle moins de calories en ayant moins de muscles.
C’est à plus long terme, lorsque les réserves de glycogène s’épuisent, que le corps ira finalement puiser dans les réserves adipeuses et se servira du gras comme source de carburant. C’est ce phénomène que l’on appelle production de corps cétonique.
Stimulation de l’appétit
As-tu déjà remarqué que tu avais des rages d’aliments sucrés alors que tu tentais de réduire ton apport alimentaire? Si tu t’es alors retrouvé à vider la boîte de biscuits, ce n’est pas parce que tu manques de volonté. C’est plutôt une autre réponse biologique normale qui a pour but d’aider l’organisme à lutter pour sa survie.
En réponse à une manque d’énergie, le corps produit des messagers chimiques dans le but de nous faire savoir qu’il est temps de manger. C’est le cas entre autres du neuropeptide Y (NPY) qui a pour fonction de stimuler notre appétit et nous pousser à chercher de la nourriture. Plus particulièrement, le NPY augmente notre attirance pour les aliments sucrés puisqu’ils sont une source d’énergie rapide pour notre corps qui en a besoin. C’est ainsi que ce produit le cycle restriction/compulsion. Et hop, on fini notre paquet de friandises sans même s’en rendre compte!
En conclusion, rappelles-toi que le poids n’est pas un chiffre que l’on peut contrôler facilement. Effectivement, plusieurs facteurs agissent sur notre masse corporelle et parmi ceux-ci, la majorité sont non modifiables. De plus, lorsqu’il se retrouve en situation de restriction calorique, le corps utilise différents mécanismes pour survivre, peu importe si cette restriction est volontaire ou non. Il diminue sa dépense énergétique au minimum et il nous pousse à nous nourrir le plus rapidement possible sans égard à la qualité et à la quantité des aliments disponibles. Il est alors difficile de maintenir nos règles et nos restrictions alimentaires. Changer nos habitudes de vie de façon réaliste en tenant compte de nos besoins et de nos préférences serait préférable. Ceci aurait certainement plusieurs bénéfices sur notre bien-être physique et mental… même si notre poids ne change pas.
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