Lorsqu’elles n’arrivent plus à boutonner leurs vieux jeans, plusieurs personnes culpabilisent et s’inquiètent. La crainte de prendre du poids est courante dans une société qui fait la promotion de la minceur. Cette dernière est souvent associée à une meilleure qualité de vie, au succès, au bonheur et à la santé.
On dit qu’un poids santé permet de nous éloigner du médecin alors qu’une masse corporelle plus élevée est associée à un plus grand risque de développer des maladies chroniques. Est-ce que le poids est vraiment représentatif de l’état de santé d’une personne? Non, je ne le crois pas.
Voici pourquoi, à mon avis, le poids santé est un concept à redéfinir.
L’histoire du « poids santé »
Le poids santé vient de l’indice de masse corporelle, connu sous l’acronyme IMC. Pour le calculer, nous n’avons besoin que de deux mesures : notre poids en kg et notre taille en m2. On divise le premier par le dernier pour le connaître. C’est tout!
L’IMC a été inventé en 1831 par le statisticien Adolphe Quetelet qui voulait étudier la croissance chez une population d’enfants. Au cours des années 1990, les compagnies d’assurances ont développé des tableaux à partir de l’IMC afin d’estimer les risques de maladies cardiovasculaires et l’espérance de vie des individus. C’est ainsi qu’est apparue la catégorisation du poids comme étant « insuffisant », « santé », « en surpoids » ou « en obésité ». Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, au milieu des années 1990, les catégories d’IMC auraient été corrigées de façon arbitraire faisant ainsi passer la catégorie en « en surpoids » de 27,5 à 25.
Le calcul de l’IMC comporte plusieurs limitations. Il ne tient pas compte de bien des facteurs qui ont une influence sur la santé d’une personne comme sa génétique, son âge, son genre, la répartition de sa masse corporelle, son statut socioéconomique, son bien-être mental et ses habitudes de vie.
Aujourd’hui, son utilisation auprès des professionnels de la santé est de plus en plus controversée.
On reconnait que le poids d’une personne n’est pas un gage de sa santé. Ce ne sont pas toutes les personnes grosses qui sont malades. Ce ne sont pas toutes les personnes minces qui sont en santé. Surtout, la quête de la minceur à tout prix entraîne plus de dommages sur la santé qu’un poids plus élevé. Pour mieux définir le poids santé, on parle maintenant de poids naturel.
Le poids naturel, c’est quoi?
Le poids naturel est celui auquel le corps tend naturellement à être lorsqu’il est nourri dans le respect de ses besoins. On ne peut pas le calculer ni le prédire. On le découvre lorsqu’on adopte des habitudes de vie confortables et durables. Il ne demande pas d’effort ni de restrictions pour le maintenir.
Il n’est pas nécessairement le poids auquel on souhaiterait être, mais il est celui qui permet au corps de fonctionner de façon optimale. Un travail d’acceptation ou de neutralité corporelle peut être nécessaire pour bien vivre avec son poids naturel.
Pour représenter le poids naturel, on peut penser à un ballon de plage qui flotte tout bonnement sur l’eau. Selon l’amplitude des vagues, le ballon est constamment en mouvement tout comme le poids naturel peut varier au fil du temps et c’est normal.
Si on tente de l’enfoncer vers les profondeurs, il faudra exercer une pression sur lui. C’est le même principe lorsqu’on tente le tout pour le tout afin de perdre du poids. Lorsqu’on tente de contrôler son poids, on parle plutôt poids artificiel. Ceci demande beaucoup d’efforts et tôt ou tard, on finit par lâcher prise. Puis, le ballon revient flotter naturellement à la surface de l’eau.
C’est le cas notamment, lorsque notre corps est privé d’une quantité de nourriture suffisante pour combler ses besoins. Celui-ci s’adapte en diminuant son métabolisme et lorsque la nourriture est à nouveau disponible, il entrepose de l’énergie en cas de future privation. Ainsi, le poids naturel peut augmenter lorsqu’on répète des régimes les uns après les autres.
Finalement, la santé ne se qualifie pas qu’en termes de chiffres. Selon l’OMS, «la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». Pour favoriser une bonne santé, plutôt que de miser sur la balance, il serait préférable de mettre notre focus sur l’adoption et le maintien de saines habitudes de vie. Pour savoir Comment maintenir tes résolutions, lis cet article.
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